Une atmosphère brumeuse, dense et opaque régnait dans toute la zone, empèchant tout observateur de voir au delà de son nez. On se serait cru sur Asturan II avec ses jungles humides et son éternel brouillard, mais la scène que je m'en vais narrer ce passait dans l'habitacle d'un grand transporteur du gouverneur Fennemen.
L'équipage dudit vaisseau, nostalgique du temps passé dans la Masta R., mettait toujours en pratique l'un de ses rituels les plus sacrés: celui ci consistait à tous se réunir dans une salle fermée hermétiquement et à fumer jusqu'a ce que l'on ne puisse plus voir les autres.
Julien avait tenu à participer au premier échange commercial, il écrasa son mégot contre la console de contrôle et, en soupirant, se dirigea vers l'un des membres de l'équipage dont le nom lui échappait. Il lui donna une grande tape dans le dos à la "bidasse" qui, surprise, cracha son joint sur l'écran du radar.
Julien F. < Fait attention imbécile ! Le cap à dévié par ta faute, ce sera un miracle si la cargaison arrive à temps.>
Membre d'équipage <*regard vide* Gné ?...?> Articula-t-il difficilement.
Julien F. <... En fait ce sera un miracle si elle arrive tout court ... >
Ce troufion était devenu une épave, mais pas autant que le vaisseau qui les transportait. Pensa-t-il.
En effet, ce tas de ferraille perdait un peu plus de pièces à chaque année lumière traversée, l'entretien n'ayant pas été fait récemment. Plus exactement les équipes des hangars de l'empire Fennemen ne connaissaient pas la notion d'entretien, mais connaissait parfaitement celles de beuveries et fumette depuis un certain temps.
Enfin, les stocks de Ganja allaient bientôt ètre épuisés et on pourrait revenir aux valeurs sures...La bière ! L'orge produit par les planètes de Julien était réputé de qualité supérieur et donnait des bières au goûts défiant l'imagination.
La planète où la livraison allait avoir lieu n'était plus très loin. Julien réglait les manoeuvres d'atterissage le nez collé à l'écran du radar afin de distinguer quelques choses dans cette fumée.
C'est alors que l'approche commença, dans toute sa splendeur. Le lourd et majestueux vaisseau approcha de la piste, tel un noble, puissant et gracieux aigle de légende... En fait si au niveau de l'état on devait comparer le vaisseau à un aigle, ce dernier serait borgne, aurait une patte en moins, une aile cassée et atterirait à l'envers suite à une erruer de pilotage.
S'extirpant du vaisseau qui maintenant était bel et bien devenu une épave au sens strict du terme, Julien se rallumait un "joint". Tous savaient que miraculeusement, la cargaison était sauve, ainsi que l'équipage; Car en fait ce n'était pas un miracle, juste une habitude:
L'équipage ne sait pas atterir, il fait juste s'écraser le vaisseau de manière efficace.
Julien écrasa sa cigarette, il fumait beaucoup en ce moment...